Volumes non enregistrés en Belgique

En Belgique, les volumes non enregistrés, ou NRW (« non revenue water ») figurent bel et bien à l'agenda de la plupart des compagnies de distribution d’eau, mais des efforts restent nécessaires pour encore réduire leur niveau. Sous la pression du changement climatique, de la pénurie d'eau et des attentes croissantes des consommateurs, les entreprises publiques sont lentement obligées de travailler à un bon plan de gestion de la NRW.

Les niveaux de NRW varient de près de 5% à 80% dans le monde, avec environ 40% en moyenne et 26% en Europe. La Flandre a un pourcentage total de NRW de 18 (« Drinkwaterbalans » de la Société Environnementale Flamande, 2018). En Wallonie environ 27% de l’eau potable a été perdue en 2017 (statistiques d’Aquawal).

Selon le « Drinkwaterbalans », le rapport sur l’eau potable de la Société Environnementale Flamande (2018), le « ILI » moyen en Flandre est de 1,28. Il est généralement admis qu'un ILI de moins de 2 est bon pour les pays à revenu élevé.

Lire ici ce que signifie ILI ou Infrastructure Leak Index.

Pertes d'eau potable en Flandre et en Wallonie

Selon le « Drinkwaterbalans », la Flandre a produit environ 362,3 millions de m³ d'eau potable en 2018. 3,4 millions de m³ d'eau brute ont été perdus au cours du processus de production. Cela représente 0,9% de la quantité totale d’eau brute extraite. Selon ce rapport, la consommation totale non enregistrée en Flandre s’élève à 71,8 millions de m³, soit environ 17,1% de la distribution d’intrants. Au total, environ 75,2 millions de m³ d'eau potable ont été perdus lors de la production et de la distribution en Flandre, soit environ 18%. Selon un avis du WaterRegulator, un autre rapport sur l’eau potable de la Société Environnementale Flamande (2018), le coût total des pertes en eau était d'environ 23 millions d'euros en 2016.

Selon l’Etat de l’environnement Wallon, 384,6 millions de m³ d’eau potable ont été produits en 2016. 21% de cette consommation n'a pas été enregistrée, ni facturée. Cela représente environ 80,7 millions de m³.

Les DMA en Flandre et Wallonie

La plupart des compagnies de distribution d’eau flamandes et wallonnes utilisent déjà une ou plusieurs DMA. Des « District Metered Areas » ont par exemple déjà été installées à Gand, Alost et Asse. Selon le rapport de référence de processus du NRW de AquaFlanders (2016), une compagnie de distribution d'eau potable flamande dispose en moyenne d'environ 176 DMA.

Toujours selon ce rapport, la taille moyenne d'une DMA d'une compagnie de distribution d'eau potable flamande est de 158,23 km, avec un maximum de 1.002 km. En moyenne, il y a pour le secteur de l'eau flamand 8.183 dérivations dans une DMA. La plupart des compagnies de distribution d'eau flamandes ont en outre repris des actions spécifiques concernant l'eau potable non enregistrée dans leur plan annuel. 

 

Les nombreux avantages de la gestion des volumes non enregistrés

Un programme « NRW » sera évidemment axé sur la réduction des pertes d'eau potable et sur l'augmentation de la rentabilité. Cela peut toutefois aussi entraîner d'autres avantages sociétaux importants pour la compagnie de distribution d’eau et ses consommateurs :

  • Moins de stress hydrique sur les zones de captage, de sorte que plus de consommateurs sont desservis par la même source d'eau.
  • Une diminution de la consommation énergétique pour la production, le traitement et la distribution, tout en répondant à la même demande d'eau. Cela s'explique par le fait que la pression est adaptée à la demande et que de plus petits volumes d'eau doivent être traités et distribués.
  • Une alimentation en eau plus stable, car les meilleures performances assurent une répartition de pression complète 24/7.
  • Permettre de mieux comprendre le fonctionnement des réseaux d'eau potable.
  • Un meilleur support pour la prise de décision et le service à la clientèle grâce à des données en temps réel et à une surveillance et un contrôle précis du réseau.
  • Une base solide pour la rédaction d'un plan de réparation et d'investissement à long terme pour le réseau.
  • Une meilleure qualité de l'eau grâce à un traitement local optimal.
  • Le risque de pollution suite à une pression trop élevée, faible ou une dépression est réduit